dimanche 31 mai 2009

Le banquet

J'ai rêvé à toi cette nuit. Je venais te visiter. Avec de gros bouquets de fleurs dont le feuillage caressait mes joues. C'était tard après la fermeture du petit marché. Tu m'avais ouvert la porte, sans trop regarder. Avais rapidement retrouvé ta chambre au sous-sol. Sur ton lit, elle était là, nue. Vous teniez à la main des bougies d'anniversaire. Elles crépitaient entre vos doigts. Des petits feux d'artifices. Ta mère m'attendait à l'étage. Elle me manque. Je me demande souvent si elle va bien. Dans mes rêves, ses yeux ne pétillent plus. Nous nous sommes installées à une table immense. Une table pour les banquets. Mes yeux ont scintillé: «Tout va bien. Qu'il fasse jaillir les étoiles tout en bas. Je vais bien». Autour de nous, on arrivait par dizaines. Des filles surtout. Avec des fleurs. Des pots immenses. Je ne sais pas si elles venaient pour ta mère ou pour toi. Tu n'étais pas là de toute façon. Comme à chaque fois. La salle s'est vite remplie. Ta mère était assise au bout de la table. Je ne sais pas ce que nous attendions. D'autres chandelles se sont mises à crépiter. On les berçait bien haut dans l'air, juste au-dessus de nos têtes. Et les étincelles retombaient sur nous comme des étoiles qui auraient perdu pied. J'ai cherché ta mère des yeux. Elle n'était plus là. Alors, j'ai repris le chemin du marché aux fleurs. Il était tard. J'ai enjambé la petite clôture, franchi les toiles bleues. Le murmure de la ville s'est fait plus doux. Ça sentait la terre et les pétales fanés. Dehors, la pluie s'est mise à tomber. Je ne sais pas si je suis rentrée à la maison. J'ai le souvenir d'une rue fourmillante. Et de lanternes aussi, ici et là, dans la nuit.

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