mercredi 19 novembre 2008

Partir 2

Elle partirait. Pour son île. Demain, tantôt peut-être. Elle partirait. Avalerait des kilomètres de route et de route, traverserait les montagnes et les rivières et les plaines, roulerait jour et nuit, pour y être. Pour y être. Elle partirait. Retrouverait la mer et son quai et ses rochers. Malgré le vent, malgré l'automne. Elle partirait. Puis il n'y aurait plus qu'elle, plus qu'elle et le ciel, et le sable, et les grands arbres. Plus qu'elle et ses toiles et sa fougue, et sa tempête. Elle partirait. Noierait son regard dans les bleus et les verts et les gris de ses bocaux. Y diluerait sa peine comme on trempe un pinceau.

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