dimanche 14 juin 2009

Les moutons

Il y avait ces petites particules dans l'air. Des moutons avais-tu lancé. J'avais pensé de bien petit moutons. (Ou peut-être des boules de chats?) Ils voyageaient. S'élevaient dans les airs, puis redescendaient. Comme certains manèges pour petits. J'aurais voulu avoir une clochette à faire tinter doucement. Pour accompagner leur route. Briser le silence de la fenêtre. Et faire tomber la nuit plus vite. (Mais je n'avais que le petit grelot du chat.) En étirant les doigts très loin, peut-être pourrais-je en cueillir un ou deux. Et les goûter. Lentement. Des filaments collants aux doigts. Comme de la barbe à papa. Sur le balcon d'en bas, Léo s'est gratté (faisant sursauter les puces sur son collier). Son petit grelot a résonné. Trop vite. Dans l'air, les moutons se sont mis à sautiller. Ont accéléré leur course, entraînant avec eux la roue du soleil. Je les ai comptés. Très vite. Et le ciel est devenu rose, puis mauve, puis très sombre. Le vent s'est essoufflé. Les moutons avaient disparu. S'étaient assoupis sur le rebord des trottoirs. Reprendraient leur route demain.

Aucun commentaire: